Nous sommes le 1er octobre,
Mon recueil "La honte" ose enfin sortir et se vendre sur internet ;-)
Venez honteusement le commander ... comme un de ces produits illicites d'amaigrissement commandé en cachette, un de ces sites érotiques visité en douce ou un de ces magazines spécialisés dont vous deviez résilier l'abonnement il y a un an déjà ....
mais si, vous voyez bien de quoi je parle, ne faites pas les innocents ...
pour vous envoyer "la honte" , nous aussi nous utiliserons une enveloppe "discrète". hi hi hi
c'est par là que ça se passe :
http://www.editeurindependant.com/doc/18631/La-Honte/Fatima-Ait-Bounoua
et bientôt sur le site de la FNAC, de RUE DU COMMERCE et ALAPAGE.
Et pour ceux qui aiment essayer avant : Il y a des extraits à feuilleter par ici :
http://www.wobook.com/WBtc25a2Rg4UAI4T/La-Honte.html
A très bientôt
F.
Affichage des articles dont le libellé est recueil la honte. Afficher tous les articles
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01/10/2009
19/09/2009
Publication du recueil "LA HONTE"
Bonjour, bonsoir,
ça y est c'est officiel, mon recueil de nouvelles " La Honte" sera publié pour la rentrée littéraire... ( enfin .. !)
Oui, oui, je vous entends déjà me dire " la rentrée c'était début septembre!"....
oui, c'est vrai, nous sommes déjà en septembre...même fin septembre... Alors ?
Alors, alors, alors .... avec un titre pareil " la honte" , le recueil devait bien avoir la mine honteuse du retardataire...celui qui arrive essoufflé, rouge et transpirant, après avoir raté le bus... celui qui rentre dans la salle quand tout le monde est déjà installé....celui qui les oblige à se lever pour le laisser se faufiler vers la seule chaise libre....devant !
Finalement, une rentrée littéraire retardée , mais qui me va bien ;-) :
Sortie prévue le 1er octobre en ligne et en librairie :
Renseignements et achat :
http://www.edilivre.com/
Avant même de se propager, "La honte" fait déjà parler d'elle, ça serait honteux de ne pas mettre quelques uns de ces liens
:-) :
Petit portrait sur France Info :
http://france-info.com/spip.php?article342175&theme=81&sous_theme=155
Moment intime sur France culture :
http://web2.radio-france.fr/chaines/france-culture2/emissions_ete/sur-le-banc/fiche.php?diffusion_id=75812
Petit bilan chez "Le Parisien" :
http://www.leparisien.fr/clichy-sous-bois-93390/elle-recoit-le-prix-cite-des-mots-avec-sa-fable-sur-la-banlieue-23-05-2009-522863.php
Joli prix grâce à la " Cité des mots"
http://www.prix-litteraires-aadc.com/shop/page/9?sessid=groyReVFyFP6MUF5ksmFq96jfQVpZVYCd0JL3zqvCN4xi9GhZNUDJDvjxMfdwPoR&shop_param=
et sur internet, un peu partout, des bouts de moi :
A vous de fouiner...
Merci à ceux qui m'encouragent depuis mes premières lignes honteuses :-)...
Honteusement :-)
FatimaX
ça y est c'est officiel, mon recueil de nouvelles " La Honte" sera publié pour la rentrée littéraire... ( enfin .. !)
Oui, oui, je vous entends déjà me dire " la rentrée c'était début septembre!"....
oui, c'est vrai, nous sommes déjà en septembre...même fin septembre... Alors ?
Alors, alors, alors .... avec un titre pareil " la honte" , le recueil devait bien avoir la mine honteuse du retardataire...celui qui arrive essoufflé, rouge et transpirant, après avoir raté le bus... celui qui rentre dans la salle quand tout le monde est déjà installé....celui qui les oblige à se lever pour le laisser se faufiler vers la seule chaise libre....devant !
Finalement, une rentrée littéraire retardée , mais qui me va bien ;-) :
Sortie prévue le 1er octobre en ligne et en librairie :
Renseignements et achat :
http://www.edilivre.com/
Avant même de se propager, "La honte" fait déjà parler d'elle, ça serait honteux de ne pas mettre quelques uns de ces liens
:-) :
Petit portrait sur France Info :
http://france-info.com/spip.php?article342175&theme=81&sous_theme=155
Moment intime sur France culture :
http://web2.radio-france.fr/chaines/france-culture2/emissions_ete/sur-le-banc/fiche.php?diffusion_id=75812
Petit bilan chez "Le Parisien" :
http://www.leparisien.fr/clichy-sous-bois-93390/elle-recoit-le-prix-cite-des-mots-avec-sa-fable-sur-la-banlieue-23-05-2009-522863.php
Joli prix grâce à la " Cité des mots"
http://www.prix-litteraires-aadc.com/shop/page/9?sessid=groyReVFyFP6MUF5ksmFq96jfQVpZVYCd0JL3zqvCN4xi9GhZNUDJDvjxMfdwPoR&shop_param=
et sur internet, un peu partout, des bouts de moi :
A vous de fouiner...
Merci à ceux qui m'encouragent depuis mes premières lignes honteuses :-)...
Honteusement :-)
FatimaX
15/11/2008
L'homme sans secrets
L’Homme sans secrets
« Vous devez remplir ce formulaire et le signer. »
La petite s’applique, suivant la voix grave de son père qui dicte les réponses. Partition mélodique à suivre. Elle aime écrire. Petits doigts serrés, agrippés au stylo. Tout près, trop près de la mine. Bouts d’ongle déjà bleus. Les lettres ont la rondeur de l’enfance. Elle pense à l’école, aux dictées. Elle voit bien que c’est différent. Peu importe, elle écrit comme elle peut. Compléter, cocher, elle s’y connaît maintenant. Depuis longtemps entre ses doigts, tous les courriers administratifs se transforment en autant de petites rédactions spéciales, en « exercices à papa ».
Elle sent sur sa tête brune le poids du regard froid de la dame de la banque. Regard étrange d’un anthropologue qui découvre une nouvelle tribu. La petite, elle, ne sait pas encore lire les regards, elle sait seulement qu’elle n’aime pas ce regard de grande, ce regard qui fait trembler un peu la voix de son père. La date, point final. « J’ai fini ! Faut qu’tu signes ». Son père prend le stylo avec précaution, comme on tient une allumette. Il regarde la feuille, hésite, cherche des yeux. Aveugle sans canne. « Non, là. Papa ». Le petit doigt se fait guide. Le père signe le formulaire et le remet à la dame avec précaution. Offrande en papier. La divinité derrière le bureau le saisit. Vérification rapide. Aller-retour du regard sur la feuille et les documents joints. Arrêt, grimace ou peut-être sourire. Sa bouche s’ouvre enfin, l’oracle : « Le formulaire bleu de confirmation vous sera envoyé mardi. »... mais cette fois-ci elle lui parle à elle…
Elle ne parle plus à son père, c’est bien à la petite fille, qu’elle s’adresse. Elle n’a pas grandi pourtant depuis le début de la visite. Y a que dans les films qu’on grandit d’un coup mais là, elle a toujours dix ans. La dame continue de lui parler comme si son père n’existait plus…Pff ! Effacé, écarté. Pourtant il est là. Elle vérifie, le regarde. Profil triste. C’est bizarre. Comme si, en écrivant, elle avait pris le pouvoir, un pouvoir magique. C’est ce que lui disent les yeux de la dame. Ils insistent même.
Ces yeux pers continuent de lui parler, de lui dire qu’elle est l’adulte, par le pouvoir du crayon magique. La petite n’a pas envie d’entendre ces yeux. Les regards se croisent sans se voir, dialogues d’aveugles : la dame regarde la petite, la petite regarde son père qui, lui, regarde la dame. Course poursuite dans un labyrinthe.
La petite note les informations. Le père la regarde, regarde ses notes par-dessus son épaule.
Regard curieux qui vérifie sans comprendre, étranger à ces signes magiques. Il est gêné, fait une blague. Sourire poli. La dame, déjà prête à se lever, rajoute en s’adressant à sa nouvelle interlocutrice : « Bien, vous avez compris ? » Elle se lève, ouvre la porte avant même d’entendre la réponse. « D’accord madame » La voix grave qui a répondu derrière elle n’est pas celle qu’elle attendait. Elle regarde enfin le père. Forcée. Regard de compassion. Sourire qu’on fait à un clochard. La petite voit. Etonnée. Décidément cette dame s’emmêle les regards ! Ils sortent en silence, se dirigent vers la voiture.
La petite fille attend, elle n’y tient plus et demande :
« Papa, pourquoi la dame me regarde quand elle parle, c’est tes affaires pourtant ? »
Le père accélère le pas. Silhouette massive écrasée sous son manteau d’hiver. Baskets avec costume « parce que c’est plus pratique ». La petite accélère, têtue, l’atteint, le regarde, répète. Le père hésite, s’arrête, repart. Monte dans la voiture. Ceinture. Clé. Moteur qui grince. Là, il arrête le moteur, la regarde. Regard de coffre ouvert pour la première fois. Il articule rapidement :
« Ma fille, quand tu ne sais pas écrire, tu ne peux même pas avoir de secrets... Qui respecte un homme sans secrets ? »
« Vous devez remplir ce formulaire et le signer. »
La petite s’applique, suivant la voix grave de son père qui dicte les réponses. Partition mélodique à suivre. Elle aime écrire. Petits doigts serrés, agrippés au stylo. Tout près, trop près de la mine. Bouts d’ongle déjà bleus. Les lettres ont la rondeur de l’enfance. Elle pense à l’école, aux dictées. Elle voit bien que c’est différent. Peu importe, elle écrit comme elle peut. Compléter, cocher, elle s’y connaît maintenant. Depuis longtemps entre ses doigts, tous les courriers administratifs se transforment en autant de petites rédactions spéciales, en « exercices à papa ».
Elle sent sur sa tête brune le poids du regard froid de la dame de la banque. Regard étrange d’un anthropologue qui découvre une nouvelle tribu. La petite, elle, ne sait pas encore lire les regards, elle sait seulement qu’elle n’aime pas ce regard de grande, ce regard qui fait trembler un peu la voix de son père. La date, point final. « J’ai fini ! Faut qu’tu signes ». Son père prend le stylo avec précaution, comme on tient une allumette. Il regarde la feuille, hésite, cherche des yeux. Aveugle sans canne. « Non, là. Papa ». Le petit doigt se fait guide. Le père signe le formulaire et le remet à la dame avec précaution. Offrande en papier. La divinité derrière le bureau le saisit. Vérification rapide. Aller-retour du regard sur la feuille et les documents joints. Arrêt, grimace ou peut-être sourire. Sa bouche s’ouvre enfin, l’oracle : « Le formulaire bleu de confirmation vous sera envoyé mardi. »... mais cette fois-ci elle lui parle à elle…
Elle ne parle plus à son père, c’est bien à la petite fille, qu’elle s’adresse. Elle n’a pas grandi pourtant depuis le début de la visite. Y a que dans les films qu’on grandit d’un coup mais là, elle a toujours dix ans. La dame continue de lui parler comme si son père n’existait plus…Pff ! Effacé, écarté. Pourtant il est là. Elle vérifie, le regarde. Profil triste. C’est bizarre. Comme si, en écrivant, elle avait pris le pouvoir, un pouvoir magique. C’est ce que lui disent les yeux de la dame. Ils insistent même.
Ces yeux pers continuent de lui parler, de lui dire qu’elle est l’adulte, par le pouvoir du crayon magique. La petite n’a pas envie d’entendre ces yeux. Les regards se croisent sans se voir, dialogues d’aveugles : la dame regarde la petite, la petite regarde son père qui, lui, regarde la dame. Course poursuite dans un labyrinthe.
La petite note les informations. Le père la regarde, regarde ses notes par-dessus son épaule.
Regard curieux qui vérifie sans comprendre, étranger à ces signes magiques. Il est gêné, fait une blague. Sourire poli. La dame, déjà prête à se lever, rajoute en s’adressant à sa nouvelle interlocutrice : « Bien, vous avez compris ? » Elle se lève, ouvre la porte avant même d’entendre la réponse. « D’accord madame » La voix grave qui a répondu derrière elle n’est pas celle qu’elle attendait. Elle regarde enfin le père. Forcée. Regard de compassion. Sourire qu’on fait à un clochard. La petite voit. Etonnée. Décidément cette dame s’emmêle les regards ! Ils sortent en silence, se dirigent vers la voiture.
La petite fille attend, elle n’y tient plus et demande :
« Papa, pourquoi la dame me regarde quand elle parle, c’est tes affaires pourtant ? »
Le père accélère le pas. Silhouette massive écrasée sous son manteau d’hiver. Baskets avec costume « parce que c’est plus pratique ». La petite accélère, têtue, l’atteint, le regarde, répète. Le père hésite, s’arrête, repart. Monte dans la voiture. Ceinture. Clé. Moteur qui grince. Là, il arrête le moteur, la regarde. Regard de coffre ouvert pour la première fois. Il articule rapidement :
« Ma fille, quand tu ne sais pas écrire, tu ne peux même pas avoir de secrets... Qui respecte un homme sans secrets ? »
28/10/2007
Nouvelle L'Héritage
L'Héritage…
"Jordan a été insupportable ce matin!" La voix de Mme Gervais résonne dans la salle des profs. Les collègues la regardent et opinent du chef comme un seul homme; Le tir est lancé :
« A vos anecdotes, prêts, racontez! » C'est parti, chaque prof raconte la veille, le mois dernier, en sixième déjà, Jordan était Impossible, Insupportable, Invivable, Insolent et tous les mots en "in-" y passaient pour finir sur...imbécile. L'anecdotique devient identité : Jordan n'a pas été insupportable ce matin, il EST insupportable depuis toujours. Mais cette fois-ci, Jordan est allé trop loin, il a "dépassé les limites", il faut "marquer le coup", il sera donc exclu trois jours. Un professeur proteste, l'exclure c'est sans doute le perdre, il "traînera et retrouvera ses mauvaises fréquentations". Il propose de faire une exclusion internée avec T.I.G. Tout le monde applaudit l'idée, même ceux qui n'ont pas compris le sigle. Jordan sera donc exclu tout en restant dans l'établissement et fera un Travail d'Intérêt Général, il ira aider à la cantine.
Premier jour : Mme Gervais a le sourire. Le cours est plus calme. Elle passe à la cantine et voit Jordan à la plonge. Tout est parfait…
Deuxième jour : Tous les collègues se réjouissent. Jordan va se calmer après ces trois jours, c'est sûr.
Troisième jour : Un prof n'y tient plus, il passe et lance à Jordan en train de laver les verres :
" Tu vois Jordan, si tu ne travailles pas à l'école, c'est là que tu finiras!" Content de sa petite phrase, le professeur s'en va, droit comme un bâton. Jordan ne dit rien.
"Jordan a été insupportable ce matin!" La voix de Mme Gervais résonne dans la salle des profs. Les collègues la regardent et opinent du chef comme un seul homme; Le tir est lancé :
« A vos anecdotes, prêts, racontez! » C'est parti, chaque prof raconte la veille, le mois dernier, en sixième déjà, Jordan était Impossible, Insupportable, Invivable, Insolent et tous les mots en "in-" y passaient pour finir sur...imbécile. L'anecdotique devient identité : Jordan n'a pas été insupportable ce matin, il EST insupportable depuis toujours. Mais cette fois-ci, Jordan est allé trop loin, il a "dépassé les limites", il faut "marquer le coup", il sera donc exclu trois jours. Un professeur proteste, l'exclure c'est sans doute le perdre, il "traînera et retrouvera ses mauvaises fréquentations". Il propose de faire une exclusion internée avec T.I.G. Tout le monde applaudit l'idée, même ceux qui n'ont pas compris le sigle. Jordan sera donc exclu tout en restant dans l'établissement et fera un Travail d'Intérêt Général, il ira aider à la cantine.
Premier jour : Mme Gervais a le sourire. Le cours est plus calme. Elle passe à la cantine et voit Jordan à la plonge. Tout est parfait…
Deuxième jour : Tous les collègues se réjouissent. Jordan va se calmer après ces trois jours, c'est sûr.
Troisième jour : Un prof n'y tient plus, il passe et lance à Jordan en train de laver les verres :
" Tu vois Jordan, si tu ne travailles pas à l'école, c'est là que tu finiras!" Content de sa petite phrase, le professeur s'en va, droit comme un bâton. Jordan ne dit rien.
Le professeur n'a rien vu. Il n'a pas vu au fond de la cuisine, celle qui depuis dix ans travaille là. Il n'a pas vu son regard quand il a dit ces mots. Il n'a pas vu son regard quand elle a baissé les yeux.
Ce soir-là, elle aide sa petite fille à faire ses devoirs. La petite a plutôt envie de jouer mais sa maman lui dit doucement : " Il faut travailler si tu ne veux pas finir comme moi."
Ce soir-là, elle aide sa petite fille à faire ses devoirs. La petite a plutôt envie de jouer mais sa maman lui dit doucement : " Il faut travailler si tu ne veux pas finir comme moi."
La petite fille ne comprend pas. La grande fille a compris.
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